Auprès des proches
Commencons par la fin, puisque s'en est une. Une fin qui voit deux vagaboundos sur une avenue un peu chic pour eux. Sur cette avenue et apres un voyage qui les a vu rallier Paris depuis Cannes, ils semblent certes compter un peu les pavés. Mais, quelques détours et 15000 kilomètres plus loin, c'est bien pour faire durer le plaisir quelques instants supplémentaires qu'ils n'emmenent pas de la braquasse sur leur dernier tour de piste.
Mais nous nous egarons. Commençons tout d'abord par revenir 15 jours en arrière. 15 jours pour revenir a Berlin. 15 jours pour retrouver nos deux vagaboundos a la recherche sans succes d'un passage inter-dimensionnel entre la porte de Brandebourg et l'arc de triomphe.
Nous avons entendu dire que le meilleur moyen de transport pour visiter Berlin est le velo. Quelle chance pour nous ! On sort d'un petit entrainement de 6 mois. Du coup, on chatouille les pédales en allant voir le Reichstag, le mur de Berlin et l'ambiance de differents quartiers de cette ville en plein changement.
Nous partons le lendemain pour une traversee de l'Allemagne Nord-Est/Sud Ouest direction l'Alsace. Ayant quelques doutes sur la variétés des paysages de l'Allemagne de l'Est, nous décidons de mettre toutes les chances de notre coté en allant chercher les petites routes.
Et la surprise et bonne, elle est meme excellente !
Dejà, il fait beau. Nous laissons le lecteur relire une fois encore le post sur les états baltes pour qu'il se rappelle ô combien ce parametre est important pour nous autes cyclos. Le soleil nous permet même de profiter au mieux des belles couleurs de l'automne.
Les Allemands poussent l'amour du détail jusqu'à agrémenter de temps en temps tous ces paysages d'une petite brume matinale, ma foi fort jolie.
Nous enchainons les petits villages bien pittoresques avec leurs maisons a colombage, et leurs vieux chateaux.
La route se revèle meme être plutôt vallonnée. Nous avons le droit a plusieurs petits cols avoisinnant les 800 m d'altitude. Les montees sont des fois un peu raidasses, mais la chaussette légère, nous arrivons a les passer sans avoir a écraser trop les pédales.
Et puis, nous avons l'impression de vivre dans un monde qu'il est propre et qu'il est beau avec tous ces panneaux solaires et ces éoliennes.
Nous rencontrons bien quelques petits problèmes aussi bien sur le plan "taquetique que tèquenique" mais ceux-ci ne nous gênent pas outre mesure.
Maitrise parfaite de l'accotement sur ce tronçon pavé numero 5 de ce Berlin-Paris
Bref, vous aurez compris. Ici en Allemagne. Tout a l'air parfait...
Malheureusement, voila-t-y pas que les Allemands ont decidé de faire des pistes cyclables. Et si nous autres pauvres cyclos avons le malheur de nous trouver sur la route alors qu'il en existe une non loin de là, alors là...
Tous les automobilistes crient, nous fusillent du regard, nous klaxonnent, agitent ridiculement leurs bras pour nous dire poliment de ... "foutre le camp".
Vous avez raté le debut de la piste au dernier village et 5 kilomètres de rambardes vous empêchent depuis de la rejoindre ? Vous êtes en ville et les sauts de troittoir sont un casse tête pour vos velos surchargés de sacoches ?
"Zela ne nous rekarte pas, Herr zyglizte ! Fous defez aller sur la piste préfue pour les félos !!!!"
Du coup, au final, on doit avouer que nous avons plus stressé de rater la piste en Allemagne que de prendre la mauvaise en Mongolie... Si on s'attendait !
Ci-dessous quelques exemples où nous sommes perchés et où les automobilistes ne peuvent rien nous dire ! ouf !
Et puis un jour, soudain, un panneau étrange surgit sur le bord de la route.
Nous ne comprenons pas bien au debut.
Heureusement, grace au surpuissant allemand de Pierre, nous parvenons à interpreter ce qui se passe : nous pénétrons en France. La France, mesdames et messieurs.
Ce qui signifie, entre autres, la fin d'obligation de percharge sur les pistes cyclables ( voir ci-dessus).
Bon même si les allemands sont un peu carrés sur les bords, ils ont quand même été fair-play avec les Français, pas assez riches pour s'acheter un panneau d'entrée. Qu'ils en soient ici remerciés, car sinon Pierre n'aurait pas pu faire le débile.
Nous voilà donc dans le cher pays de notre enfance et nous y retrouvons vite nos marques :
Ca, ce sont des vignes et ça sert a faire du vin et le vin c'est bon.
Ca c'est une entrecote saignante et c'est meilleur que l'agneau bouilli.
Ceci est une bouteille de vin. Et le vin c'est bon ( oui bon ça on l'a déjà dit).
Ca c'est un petit village. Et c'est joli.
Ca c'est de la gelée matinale. Dommage elle était pas aux groseilles.
Ca c'est en France aussi ( oui quand on fait du brouillard en France, on ne fait pas les choses à moitié)
On se degourdit les jambes dans la campagne française puis on se remet vite en ligne de chaîne car la décision finale dans le peloton approche. On n'est plus qu'à quelques étapes de l'arrivée et la victoire est encore indécise.
Et puis, la derrière étape est soudain là, elle aussi.
Le vagaboundo sort une dernière fois de son bois ( ou de son champs).
La suite, vous la connaissez :
C'est Paris la chance.
C'est Paris romance.
C'est Paris la France.
C'est Paris ... je reviens !
Enfin, on entend sonner la cloche du dernier tour, ça ne se regarde pas trop dans le peloton, tout le monde visse la poignée, met la grande soucoupe et ça envoie.
Enfin pour dire la vérité on assiste plutôt à la parade qu'à un sprint final qui se joue à la barbiche.
On s'offre même "une dernière ligne droite, la rue Soufflot..."
Et puis bien sûr, on s'offre un petit élixir bien de chez nous.
Séquence : "Pas d'alcool dans le parc ou j'appelle la brigade" (dixit le gardien du square Marigny)
Après la séquence champagne, on vous fera grâce de la séquence adieu.
Alors on va dire tout simplement... "à bientôt pour de nouvelles aventures ! ;-)".
vélocipédiquement vôtre,
Pierre et Olivier, ex-vagaboundos pas encore repentis.