Altaï XXL
Nous voici en...Mongolie !!! et si nous y sommes c'est que le feuilleton du visa russe s'est termine en Happy End.
Avant cela il nous fallut patienter a Almaty.
Au programme de ce sejour kazakh:
- retour a une alimentation saine et equilibree ( essentiellement a base de pizzas et de kebabs)
- retrouvailles avec nos amis basques qui prennent maintenant la direction de la Chine.
- petit tour au sommet du pic Komsomol (4330m) avec Boris notre animateur montagne ( accessoirement Piolet d'Or 2010....). On vous laisse imaginer toutes les phrases qui nous sont venues a l'esprit, la veille du sommet, du genre de : " Ce matin chez Boris, c'est : on a froid dans le dos" ou " Ce matin chez Boris c'est : on n'est pas des rigolos" etc...
Les kazakhs ont pense a notre equilibre alimentaire : ils proposent des services de pesage modernes et pas chers
Nos visas en poche, on file vers la Russie. Enfin on file...disons plutot que nous partons en goguette pour 24h de bus en direction de Semey, avec une bien fine equipe a bord. On se croirait a bord d'un bus de lyceen, le probleme c'est que la moyenne d'age des elements les plus turbulents avoisine les 45 ans. A la fin du voyage, on a le droit a une pause toutes les 20 min pour que le capitaine, le boiteux, le professeur et quelques autres champions du levage de coude aillent un peu prendre l'air. Une derniere petite echauffouree a l'arriere du bus et on finit par arriver. Ambiance interessante, a tel point qu'on essaye de remettre ca le lendemain pour rejoindre Barnaul en Russie, mais on ne trouve pas deux fois aussi bonne compagnie et le voyage est plus calme.
Magnifique triple position de l'Ouzbek (cf articles precedents)
Bref, c'est avec une joie indescriptible que nous pedalons de nouveau, l'experience nous prouvant une nouvelle fois l'eclatante superiorite de la bicyclette sur les autres moyens de transport.
Bonjour la Siberie, ses champs de ble et de sarrasin, ses forets de bouleaux et de resineux...et son asphalte parfait.
Peu a peu, la plaine laisse la place a la montagne et nous sommes introduits a l'Altaï par le genereux Vassili, qui nous offre gite, couvert et banya ( sauna traditionnel russe). Ci-dessous, la petite cabane au fond du jardin ou nous procederons a la seance reglementaire de fouettage aux branches de bouleau et ou nous dormirons bien decrasses. On repart tard, le lendemain apres s'etre regale de lait frais, creme fraiche, fromage blanc frais, miel ( frais sans doute aussi), confitures et autres delices simples qui nous etaient presque devenus inconnus.
( les deux dernieres photos a paraitre prochainement, non edulcorees, dans le calendrier des Dieux du Stade 2013)
Direction le bout de la route M52, toujours irreprochablement revetue, qui traverse des paysages de plus en plus sauvages. Grandes forets a ours et belles maisons en bois dans des villages perdus, immenses fleuves de montagne, jolis petits col, rivieres et marais au pied d'immenses montagnes enneigees puis grand plateau qui va tourner a la steppe. C'est pas mal. C'est meme grand. C'est meme XXL !
L'immense plateau de Kosh-Agash nous rappelle de facon assez soudaine a plus d'aridite, d'immensite et de sentiments bout-du-mondesques.
Mais que va-t-il donc faire ?
Bout-du-mondesques ca tombe plutot bien car on approche du bout de la route. Et arrives au bout de la route, eh bien il y a une frontiere et on commence justement a apprecier les passages de frontiere a leur juste valeur. D'abord parce qu'ils vont finir par se faire plus rares et ensuite parce qu'ils sont toujours suceptibles de tourner au grandiose.
Comme on met un peu du notre dans l'affaire, on arrive un dimanche donc c'est ferme. Repos force a Tachanta. Qu'a cela ne tienne, on va se balader dans les collinettes habillés en Kirghize. Pourquoi pas.
Le lendemain on attaque le vrai : le petit cirque administratif russe, a la facon " avez-vous le laissez-passer A29?". La carte de migration, ce petit bout de papier, viel enfant dont ne sait quel genie sovietique, joue ici le role du "formulaire bleu (escalier B, 5eme etage, porte 3)".
Ca prend du temps, mais au final ca passe quand meme plutot bien et ca nous permet d'assister au sketch bien huile du douanier et du chauffeur de bus. On compte et on recompte les passeports des passagers et ca tombe pas bien et on recompte et on ressort les passeports du sacs platisque dans lequel ils sont mis en vrac. Dernier comptage ....ah et puis j'en ai deux dans la poche donc c'est bon. Le role du chauffeur de bus est tenu par un grand acteur dont on a oublie le nom mais qui fait tres bien le gars aux yeux bouffis de sommeil.
Apres le spectacle, on gagne le droit de pedaler vers le poste frontiere mongol. On profite des derniers metres d'asphalte, et puis apres on attend et on attend....
Eeeeeet puis enfin la Mongoliiiie !
Decouverte immediate de tous les fondamentaux du pays : des pistes dans tous les sens, du vent, des lacs, des montagnes et de la steppe.
A la ville frontiere, on decouvre aussi des aspects moins sympathique, humains ceux la, en la personne de l'escroc en passe de devenir professionnel et de son concurrent le gentil gros menteur. Tous les deux aussi acharnes a vouloir nous faire dormir (moyennant belle finance) chez eux. Mais, on parvient a s'extraire de leurs griffes sans dommage et a tracer notre route, celle du nord - un des arguments premiers de gentil gros menteur etant que la route du nord : "pas possible, lacs sur la route etc....donc venez chez moi".
Gentil gros menteur s'appuyait quand meme sur une petite part de verite puisque le lendemain on franchit un gué sur un gros camion de foin ( camion lui aussi un peu venal) puis un second comme des grands sur nos velos.
Entre temps on a decouvert les pistes qui se croisent perpendiculairement mais qui vont peut-etre au meme endroit. Il y a aussi celles qui jouent a " celle de droite ou...celle de gauche, ou bien celle de gauche ou...celle de droite".
Les piles ou faces successifs nous menent globalement au bon endroit, apres une belle lutte ( surtout psychologique) contre les moustiques, puis une sorte d'errance dans la steppe, a la recherche d'un col mou, on decouvre le lac de Uureg Nuur. Encore un tres beau lac a ajouter a notre collection de beaux lacs.
Un nouveau col, une immense ligne droite et on rejoint les nombreux motards de la steppe qui convergent vers Ulaangom. Ils ont parfois besoin d'un coup de main venu de loin (Enfin on leur prete notre pompe mais on les laisse travailler...).
Comme toujours, pour les amateurs, plus de photos ici : l'album Altai